J'étais ridicule, tellement ridicule... Je m'en rendais compte tout d'un coup et je ne savais plus où me mettre. Je devais vraiment passer pour la fille collante et désagréable, à la limite de la folle qui va se jeter sur lui. Je savais me tenir quand même. Mais je devais me rendre à l'évidence, j'allais trop loin et je devais y mettre un terme. C'était bien dommage en tout cas, je le trouvais si... Tellement, Rhaaa je trouvais même pas les mots pour exprimer ce que je ressentais pour cet inconnu. Le problème venait de là, c'était un inconnu, je ne connaissais rien de lui et pourtant je voulais tellement plus qu'une bousculade. Je n'arriverais à rien dans la vie j'en étais consciente...

C'était donc plus pratique pour lui, j'imaginais alors pleins de scénario possible, il pouvait vivre non loin du restaurant, je devrais pouvoir le rencontrer dans une rue, trop effrayant. Il pouvait également travailler dans le coin, dans ce cas là, je pouvais également faire le tour des boites et commerce du coin. Mais je me rendis compte combien j'étais stupide de penser à tout cela, je ne connaissais même pas son prénom, une horreur finalement. Je lui souriais, remettant mon sac sur l'épaule, je devais partir quelle tristesse... Je l'étais, triste mais j'essayais de faire bonne figure devant lui. Serrant un peu plus mon portable dans ma main, je décidais de partir...

_ Désolée encore pour la bousculade... Je vous souhaite une bonne journée et un bon appetit !

C'était mieux ainsi, sourire légèrement et commencer à y aller afin de le laisser partir... Je me sentais mal, étrange comme sensation et surtout exagérée, je n'avais rien avoir avec lui, on ne se connaissait pas et pourtant... Il me souria à son tour, plus par politesse et je passais mon chemin... Triste... Plus je marchais, moins ma bonne humeur quotidienne m'envahissait, au contraire, j'essayais de me rappeler pourquoi cette journée m'était agréable. Je me stopais alors, restant ainsi un moment, immobile. Qu'est ce que je risquais ? Qu'il me prenne pour une folle, je l'étais déjà dans un sens, je ne risquais pas grand chose.

Je devais le retrouver, je revenais sur mes pas et entrais dans le restaurant. Je l'avais quitté depuis quoi, cinq petites minutes et j'avais besoin de le retrouver, c'était effrayant mais tellement agréable comme sensation. Je le cherchais dans la salle, commencant à sentir mon courage s'effacer doucement quand je le vis au loin. Je soufflais et m'approchais de lui, le tout pour le tout...

_ Désolée de vous déranger encore une fois mais... Maria, je m'appelle Maria et se quitter sans savoir comment s'appelle l'autre, ce n'est pas chouette ! Loin de là ! Donc je vous le précise... Je m'appelle Maria !

C’est la peur au ventre que j’attendais une réaction de sa part. J’essayais en vain, de me remémorer mes intensions. Pourquoi j’étais venue lui donner mon prénom ? Pour connaître le sien, je voulais le connaître, stupide ? Non, je ne dirais pas ça, étonnant et incompréhensible à la limite de la folie je dirais même. J’essayais un instant de me mettre à sa place, si j’étais une jeune femme assise à une table dans ce restaurant et qu’un garçon comme lui venait m’adresser la parole, comment réagirais-je ? Si ce n’était pas lui, je prendrais la fuite, immédiatement essayant de m’éloigner de cette personne que je prendrais pour une folle ou un dragueur de seconde zone. Bref, mais si c’était lui, ce jeune inconnu qui reviendrait me voir uniquement pour connaître mon prénom ? Je crois bien que j’irai le lui donner mon prénom parce qu’il n’était pas comme les autres, j’osais croire qu’il ne l’était pas. Je m’imaginais déjà, raconter à Tyler cette rencontre et ma pitoyable interprétation. J’imagine sa réaction, me rappelant que je ne suis pas douée, que j’étais unique dans mon genre, courir après un inconnu…

J’observais l’expression de son visage, il était amusé, j’en étais certaine, c’était finalement un bon signe ? Ne dit on pas homme qui rit à moitié dans ton lit ? Ce dicton ne fonctionnait que pour les hommes et je n’étais pas certaine de vouloir juste ça. Il représentait autre chose qu’un coup d’une fois, j’en étais certaine. Pourtant, je n’étais pas du genre à me poser, chercher l’âme sœur et l’aimer jusqu’à la fin de ma vie, je n’étais pas ce genre de fille et pourtant, une partie de moi espérait vivre quelque choses avec lui. FOUTAISE oui ! Je devais perdre la tête, je n’avais pas à penser ça de lui, je m’interdisais de trop y croire pour ne pas tomber de trop haut, imaginez qu’à ce moment précis, cet inconnu au regard mystérieux, au sourire troublant, à la voix douce se met à rire aux éclats, une honte… Ce serait une telle honte ! Je ne voulais pas y penser, je me concentrais uniquement sur lui, était-il toujours avec moi ? J’en doutais vu l’expression de son visage, son regard était vide…

Avais-je dis quelque choses d’insensé ? De mal ? Je ne pensais pas, prononcer mon prénom ne signifiait rien de bien dramatique, en tout cas je l’espérais fortement. Je le fixais, ne comprenant absolument pas ce qui était en train de se passer. Il rouvrit les yeux et me fixa… L’expression de son visage, je voulais le déchiffrer, je voulais le comprendre mais je n’y arrivais pas, pourquoi ? Je n’avais pas la solution malheureusement et ce qui me glaça sur place fut sa question… Pardon ? Courte et très bizarre… Venais-je de parler dans le vide ? Je ne croyais pas, il avait plus ou moins réagit à ma phrase, ma présence ici et il me demandait de le redire. Etais-je sensé prendre cette phrase comme un signe, que je devais m’excuser et partir ? Non, je ne voulais pas… Je ne pouvais pas, hésitante et intimidé pour le coup, je le regardais…

_ Hum… Je pensais qu’en vous disant que je m’appelais Maria, j’avais une chance pour ne pas passer pour une folle, mais apparemment ce n’est pas le cas. Je suis confuse, c’était une manière détournée de vous demander votre prénom et pourquoi pas votre numéro de téléphone. J’ai raté mon effet apparemment !

Je grimaçais, je devais peut-être m’en aller… Pourtant je n’y arrivais pas, que m’arrivait-il ?

Je me mordillais la lèvre inférieure, nerveuse. Je l’étais en l’attente d’une réponse ou tout simplement une réaction de sa part, n’importe laquelle. Quoique, je serais plus attirée par une réaction positive, ce qui confirmera que je ne suis pas folle. J’avais l’impression de l’être, seule en face de lui, alors qu’il n’y avait aucun signe, vous savez ce genre de signe qui ne trompe pas, ces signes qui prouvent que vous lui plaisez ! Je pensais à ça, mais qui j’étais pour penser cela d’un homme, de lui. Je faisais rapidement le point dans ma tête, qu’est-ce qui me poussait à agir de la sorte ? Son regard, très troublant je dois dire et son sourire… A la fois touchant et gêné, un sourire qui me rassurait, j’avais l’impression de le connaître alors que j’étais sûre du contraire, c’était un parfait inconnu à mes yeux. J’agissais de la sorte car dans le passé j’avais raté ses occasions, de vivre quelques choses quand une personne me plaisait, il me plaisait ? La réponse était forcement positive et je voulais réellement le connaître. Il souriait et une question me brûla les lèvres, je la mis de côté, attendant le bon moment.

Je me sentais rougir et baissait les yeux sur la table quand il me donna son prénom. Steeven, cette sonorité avait un goût particulier dans mon esprit. C’était agréable à entendre, à prononcer, à vivre avec, comme si j’avais déjà vécu ou connu un Steeven, impossible… Espagnol de sang, aucun Steeven ne vivait là-bas et pourtant. Il était fatigué, je me demandais alors pourquoi, que pouvait-il faire pour l’être autant, je n’avais malheureusement pas de réponse à mes questions, c’était bien dommage d’ailleurs. Il ne disait pas non, mieux il m’invitait à boire un verre… Je rougissais de joie, un comble quand même ! Qu’importe, j’étais heureuse et un sourire se dessinait tout naturellement sur mon visage. J’aurai été capable de lui sauter au cou pour le remercier, tellement la joie qui m’envahissait était importante. Il ne me repoussait pas, j’en étais plus qu’heureuse, j’étais heureuse et finalement pour si peu… Mais quel bonheur !

Ce numéro avait une valeur à mes yeux, je ne pouvais pas lui dire cela à voix haute, je me contentais de lui sourire honnêtement. Un de ses sourires de soulagement de joie, j’allais rester encore un instant avec lui, profiter de son regard dans le mien et du son de sa voix. Depuis quand étais-je ce genre de jeune femme, légèrement fleur bleue qui était en admiration devant une personne ? Jamais, je n’avais agis de la sorte et pourtant, avec lui c’était ainsi, je comptais les minutes passés avec lui dans la crainte qu’il s’éloigne de moi, qu’une vide apparaîtrait en moi comme une douleur ancienne. Etrange, je ne cherchais pas à comprendre et je tirais alors la chaise en face de la sienne. Un verre, je n’avais absolument pas soif, ma meilleure amie allait encore râler de mon retard, mais une fois qu’elle aura pris connaissance de la raison, elle me félicitera, me demandant le plus de détail possible. Je déposais mon sac sur le coin posait mon portable sur la table, il ne m’avait jamais quitté, pour le moment…

_ Avec plaisir, pour le verre bien évidemment. Pour ce qui est du numéro… Je me mordillais encore cette lèvre inférieure, je finirais par saigner ma parole ! Il peut avoir de la valeur pour celui ou celle qui s’est s’en servir !

Je m’étonnais moi-même de la remarque que je venais de faire, je plongeais alors mon regard dans le sien, qui était-il ? Qu’avait-il fait pour que je m’intéresse autant à lui ? Je souriais alors, me rendant compte que c’était de la folie, je l’étais, mais j’étais heureuse à ce moment précis… Il acceptait que je passe un peu de temps avec lui.

_ Pour ce qui est de la fatigue, nous le sommes tous ! Je devrais me reposer en ce jour de repos, mais je n’y arrive pas ! C’est plus fort que moi… Rires Qu’est ce qui vous fatigue autant ? Je me rendais compte de ma question… Honteuse, je rectifiais immédiatement… Enfin, vous me dites si je vais trop loin ! Je suis curieuse de nature, désolée…

La serveuse était désormais là… Ouf !! Je rougissais beaucoup trop…