Je ferme les yeux et les rouvre, j'attrappe le programme TV et le feuillette sans vraiment le lire. Je suis arrivé chez Steven quelques minutes plus tôt mais je l'ai reveillé, il m'a donc fait entrer pendant qu'il allait s'habiller bien que je lui assure que ça ne me génait pas qu'il soit à moitié à poil, on se connait tellement bien que ca serait comme de parler à mon frère. Néanmoins il était 10 heures et il avait jugé utile de prendre une douche vite fait et de s'habiller. Je regardais autour de moi, je considérais sa maison comme un second refuge, lorsque j'avais mon petit 2 pièce j'y passais presque autant de temps que chez moi. Je sortis un paquet d'aspirine de ma poche et me levait pour en prendre deux avec de l'eau j'avais attrapé un mauvais virus l'avant veille pendant le concert avec faith. Depuis j'étais sujet à de douloureux maux de ventre et des vertiges, ainsi que des nausées dans mes moment de gloire. Je n'aimais pas beaucoup ça, car ces symptomes s'ajoutaient à ma grande fatigue qui était causée par ces mauvais rêves. C'était d'ailleurs la cause de ma venue. Je ne supportais plus de garder pour moi la vision d'holly coincé dans la carlingue défoncé d'une voiture et moi hurlant son nom. je devais en parler avec quelqu'un. Faith m'avait bien proposé d'écouter mes soucis mais je n'avais pas vraiment de lui en parler à ele, elle ne me connaissait pas et ne comprendrais pas l'impact que ça pouvait avoir sur moi. Steven lui écouterait et me donnerait le bon conseil, j'esperais d'ailleurs qu'il trouverait les mots qui me manquaient désormais pour me rassurer. Je retournais dans le salon et allumait la télé. Une saison inédite de Beverly Hill, je fronçais les sourcils, j'avais toujours adoré cette série, je ne sais pas pourquoi d'ailleurs, mais cette fois ci... J'avais l'impression de connaitre à l'avance les réplique. Plusieurs fois d'ailleurs je prononcais à voie basse la phrase que pronocait plus bas l'un des personnages. Je ne compris pas, je n'avais jamais vu cet épisode et pourtant j'avais comme une impression de déjà vu. Absorbé dans les interrogation je sursauttais en entendant Steven débarquer en diffusant une odeur de gel douche que je lui avait d'ailleurs emprunté plusieurs fois quand j'avais dormi chez lui.

Alors beau goss prêt à écouter les malheurs de ton extraordinaire ami?

Je lui adressais un sourire pour détendre l'atmosphère, même si ce que j'allais lui dire avait des notes tragiques je préferais le prendre à la légère.

J'étais encore au lit quand j'entendis qu'on frappait à la porte de chez moi. J'ouvris les yeux difficilement. Le week-end c'est sacré surtout quand on se lève à 6h tous les matins. J'avais besoin de récupérer, et comme je ne m'étais pas couché avec les poules la veille, j'avais vraiment besoin de dormir, mais quelqu'un en avait décidé autrement. Je me levais alors, trainant les pieds, me demandant qui venait me réveiller. Même si j'avais quand même ma petite idée. En passant dans le salon, je vis la pendule qui affichait 10h. Il était tant que je me lève en effet. Je ne devais pas tomber dans la paresse et l'envie de faire des grasses matinées, je ne devais pas prendre ce rythme. Quand j'ouvris la porte, je ne fus qu'à demi-étonné de voir Ben. On passait une grande partie de nos temps libres ensemble et comme cela faisait un petit moment qu'on ne s'était pas vus, rien d'étonnant de le voir débarquer pour qu'il me raconte encore l'une de ses histoires. J'avais d'ailleurs, moi-même, quelques petits trucs à lui raconter. Mais d'abord, une bonne douche s'imposait. Discuter en tenue de chambre ne me branchait pas trop, même si ce n'était que Ben. Je le laissais alors rentrer, puis fila dans la salle de bains. Je ne m'inquiétais pas pour lui, je savais qu'il se sentait chez moi, comme chez lui. Normal depuis le temps qu'il squattait chez moi. Il avait un chez lui pourtant, mais il était plus souvent ici. Chose que je ne détestait pas, car c'était lui. Mon meilleur ami ! Plus je le voyais, plus j'étais heureux, de bonne humeur. Je ne passa pas une éternité sous l'eau chaude, puis je m'habilla en décontracté, un jean plus un tee-shirt et c'était bon ! Je retourna dans le salon ensuite, où je vis Ben plongé dans une série complètement débile, ça me fit sourire.

_ Mais qu'est-ce-que tu regardes ?!

Je passa derrière le canapé où il se trouvait et me dirigeait vers ma cuisine américaine. Je mis la cafetière en marche, une fois l'avoir remplie d'eau, avoir changé le filtre. Un bon café, j'avais besoin d'un café pour continuer ce début de journée. Surtout qu'il ajoutait qu'il désirait me raconter ses malheurs, alors du café serait une nécessité. Il fallait que je sois complètement réveillé, vu que je devrais surement réfléchir pour trouver mes mots, une solution à ses misères. Son regard me certifia que ce ne sera pas une tache facile.

_ Extraordinaire ami ? Je suppose que c'est de toi qu'on parle là … Sourire. Je déconne ! Qu'est-ce-qui se passe ? Tu veux un café ?

Je suis complètement obnubilé par ces répliques débiles, qui pourrais dire spontanément à son mari et sans froncer un sourcil. Notrs histoire n'a jamais été qu'une absurde mascarade... a les américanos, j'en toucherais un mot à faith, elle doit surement connaitre et peut être qu'elle aura des scoops. Je me tourne vers lui en souriant.

Ne me dis pas que tu ne connais pas Bevely Hill, c'est une série américaine pas possible avec des histoires à coucher dehors tellement improbable que je me demande quand la grand mère finira avec son arrière petit fils

Nous rions en coeur et j'étteint l'acran, passons à des trucs plus serieux, mes visions. Oui, depuis quelques temps j'ai tendance à les appeler visions car cauchemars ne correspond pas du tout à ce quec'est en réalité. Premièrement je suis toujours reveillée quand ça se produit. ensuite elles sont identiques d'une fois sur l'autre même si mon comportement et différent à chaque fois, je ne cesse de chercher un moyen en temps que témoin de changer l'issue de la sène mais je suis impuissant. Enfin elles provoquent en moi des réactions super bizarre de déjà vu, un peu comme tout à l'heure avec le feuilleton.

Alors je t'explique, depuis quelques jours jai... tu vas me prendre pour un con, mais je crois que j'ai des visions.

Il s'apprête à intervenir mais je le coupe avant qu'il ne m'éclate de rire à la figure.

Il s'agit d'holly et moi, on est en bagnole, tu sais celle qu'on prévoit d'acheter, et bein le même modèle exactement. C'est la nuit, on roule alors qu'on est tout les deux un peu éméchés, on a un accident et elle meurs sur le coup. Pas moi. Dans ma vision j'assiste à mon accident sans pouvoir intervenir sauf que quand je rouvre les yeux je suis parfaitement eveillé, je ne dors pas et j'ai une sensation bizarre de danger.

Je marque une pause.

vas y fous toi de ma gueule.

Beverly Hills ? Mais qui ne connait pas sérieusement ? Enfin moi, je ne connais que de nom car à l'heure où ça passe, je dois surement travaillé, ou alors je n'ai pas envie de me coller devant la télé. Et puis, je suis plutôt films que séries, à vrai dire. Jamais le temps de suivre une série de toute manière, et puis c'est lassant. Je ne peux m'empêcher de rire quand il me parle de cette série pour ados.

_ Et puis, comment tu veux que je regardes ça, alors que le samedi à cette heure-ci, je ne suis pas vraiment branché télé ?!

Je n'attendais pas vraiment de réponse à cette question. Disons que c'était pour clore la boucle. Le café étant prêt, j'amèna les deux tasses sur la petite table, et me posa sur le rebord du canapé. Je n'ai pas vraiment eu de réponse de sa part, s'il voulait un café ou autre chose, donc j'ai pris ça pour un « oui ». Tant pis, s'il n'en veut, il n'y touche pas et c'est réglé ! Je me cala alors comme je le souhaitais pour l'écouter, en dégustant mon café du bout des lèvres, c'est qu'il était très chaud, donc ! Mais ce n'était pas important, Ben commença à me parler de visions, chose surprenante. A 10h du matin on n'est généralement pas sous l'emprise de l'alcool, voir pire. Non ! J'eus voulu à plusieurs reprises l'interrompre pour être éclairci sur certains points, mais en vain. Il fallait toujours qu'il me fasse signe de me taire, j'étais plus jeune certes mais quand même, c'était irritant. Quand il finit son histoire, j'avoue que je ne savais que dire.

_ Arrête, comment tu veux que je me moques de toi ? C'est ridicule certes, mais enfin t'as du t'endormir, et tes peurs ont envahis tes cauchemars Je sais pas, t'as peut-être peur de la perdre. Mais bon, je ne suis pas psy, ça se saurait !

Je leva les yeux au ciel. Holly, mourir ? Il avait vraiment l'esprit tordu pour s'imaginer sa copine morte, quelle horreur, quand même. C'était vraiment étrange. Je savais bien que je ne l'aidais pas, mais jamais il n'était pas venu chez moi pour me sortir ce genre de propos déroutants. Des visions ? Enfin ça n'existe pas... Je ne crois pas.

Je ricane jaune. Il n'est pas psy mais bon là j'ai l'impression d'être un malade et... et si j'étais malade, est si j'étais entrain de devenir fou, j'avais entendu un reportage quelques jours avant ça sur les tumeurs au cerveau qui donnaient ce genre d'hallucinations.

Je ne dormais pas, à aucun moment, au début c'est ce que je pensais parce que ça arrivait lorsque je me couchais, juste avant de m'endormir mais j'ai vite réalisé que je ne dors pas durant ces visions. Et je dirais même que ça ressemble plus à des hallucinations qu'à des rêves. comme si j'étais transporté.

Je hausse les sourcils inquiet, d'un coup je suis persuadé que c'est ça le problème, c'est moi, je dois avoir un hématome sous intacranien quelque chose qui me fait avoir toutes ces visions effrayantes. pourtant je me sens bien. bien sur encore la gorge un peu irrité de ma grosse grippe que j'ai eu ces derniers jours mais je vais bien sinon.

Tu crois que je suis malade? Je devrais faire un scanner.

Un check up de tout. Je veux savoir d'où viennent ces visions et comment les arrêter, il est hors de question que je regarde ma future femme mourrir encore et encore sans pouvoir rien faire. En plus j'ai un mauvais pressentiment, comme s'il y avait une urgence, comme si je devais agir le plus vite possible. J'attrappe un coussin et triture l'un des coins, j'attends sa réaction, ce que j'aime chez lui c'est sa spontanéité et sa sincérité, c'est souvent avec un royal manque de tact qu'il s'exprime mais au moin c'est ce qu'il pense et c'est inestimable pour moi.

Je l'écoute attentivement, car il a l'air vraiment sérieux. Et dans ces cas-là ça m'inquiète un peu. Il a ce regard si perdu, si déstabilisant, que j'en ai presque peur et je me perds dans ses paroles. Pourtant j'essaie de m'accrocher du mieux que je peux mais ce n'est pas une chose facile. C'est la première fois qu'il paraît aussi sur de lui et en même temps qu'il aimerait avoir tout faux. C'est flippant et j'avoue que j'y crois. Pauvre de moi s'il s'agit en fait d'une farce énorme. Une caméra cachée ?! Non pas sur un sujet aussi important qu'Holly. Ce serait vraiment dégueulasse de sa part, voilà ce qui m'effraie, j'ai l'impression qu'il dit vrai et qu'il croit vraiment avoir eu des flash, ou visions ou hallucinations. Ça ne fait pas grande différence le terme qu'on choisit !

_ Comme des prémonitions ?

Quelqu'un qui prédit l'avenir j'avoue que ce serait cool. Surtout si je le connais, et si c'est mon meilleur ami. Enfin tout dépend ce qu'il me prédit. Je n'ai pas très envie de savoir si je vais mourir demain, dans un an ou dans dix ans. Je ne le quitte pas des yeux, fronçant les sourcils dès que quelque chose m'ennuie dans ce qu'il dit, autrement dit quasiment tout le temps. Pff quel début de journée ! J'y tenais un peu à mon week-end mais bon... je vais pas faire mon égoïste, quand il a besoin de moi. Lui, une maladie grave, je reste pétrifié rien qu'à cette idée. Ça non, je ne veux pas, c'est impossible. Non mais ça va pas la tête, je vais flipper maintenant ! J'avoue que c'est bizarre son histoire et qu'il devrait peut-être consulté, mais je ne peux pas penser qu'il y ait un problème chez lui.

_ Euh... non ! T'as rien... Enfin tu peux toujours en faire un pour être rassuré, mais non ! T'es pas malade. Arrête de me dire ça, tu vas me faire carrément flippé.

Je préfère boire mon café, même si je n'arrête pas de penser à ce qu'il vient de dire. Soit il est malade, soit Holly va mourir, ou peu mourir, enfin bref. Dans ces deux cas-là, c'est insupportable comme idée !

Prémonition, ce mot résonne en moi, oui c'est ça. Comme des prémonition, tout d'un coup l'horreur de mes pensées me percute, non, non, et non, ce sont des hallucinations, c'est moi qui suis malade et non Holly qui va bientôt mourir, et puis d'abord, ça n'existe pas les prémonitions, hein?

C'est vrai que je ne me sens pas du tout malade mais bon, il doit quand même y avoir quelque chose qui cloche. Donne moi un téléphone que j'appelle l'hopital pour prendre rendez vous.

Il me regarde un peu effrayé, en même temps qi il avait débarqué comme ça chez moi je crois que je l'aurais fait marcher sur une ligne du carelage pour être sur qu'il n'était pas stone. je me calme un petit peu, malgré le manque de sommeil je suis sur les charbons ardents depuis quelques jours. Il faut laisser retomber la pression, prendre du recul, c'est ce que dirait Holly, je crois. d'un coup d'un seul j'ai l'impression de ne plus la connaitre d'avoir des milliers de choses à découvrir en elle avant qu'elle ne disparaisse car un doute s'est installé en moi, et si c'était le futur que je voyais dans ces visions.

Bon, tu sais quoi, je vais boire ton café, voir si ça me calme un peu et demain si il se passe quoi que ce soit je vais me faire faire un scanner. Sinon tant mieux.

Je tente de me relacher et lui adresse un sourire.

Bon alors t'as passé une bonne semaine pendant que j'étais cloué au lit?

Je fis ce qu'il me demanda, je posa mon café sur la table basse, me leva du canapé pour aller chercher mon téléphone. Je ne savais pas trop ce que je devais faire, mais le contrarier me sembla une très mauvaise idée. Je lui apporta mais je ne cessais d'avoir ce regard perdu. Je le sentais dans un mauvais jour, en même temps quand on a ces images de la femme qu'on aime, on doit avoir un problème quelque part, mais quand même. J'avais peur pour mon ami, je ne voulais pas penser à la maladie, ni à la folie, je voulais que tout soit normal, que tout rentre dans l'ordre et que mon ami aille bien, qu'il reste près de moi. J'étais égoïste, mais sans lui je n'étais rien, ou du moins pas grand chose, quoique j'en dise. J'avais perdu trop de monde, j'avais été trop longtemps tout seul... Ça avait changé quand je l'avais rencontré. Je lui tendis...

_ Tient !

J'ai du mal à m'y faire, j'aimerais aller me coucher et me réveiller, et qu'il ne soit jamais là, à me parler si sérieusement de trucs qui me font littéralement flippé. Je m'installe dans un fauteuil. S'il se passe quoique ce soit ?! Je ne veux pas, je ne peux pas ! Il ne se passera rien. Holly va bien, tout le monde va bien. J'hoche de la tête, et je veux me montrer rassurant, du mieux que je peux.

_ Il ne se passera rien.

Si j'arrive à me convaincre moi-même, ce sera déjà bien. Je le regarde, sans savoir quoi ajouter. Je suis dérouté, c'est le genre de situation que je déteste. Il me pose alors une question, surement pour changer un peu de sujet, se changer les idées quelques minutes. Ça tombe bien, j'ai quelque chose sympathique à lui raconter. Bon évidemment, il va poser pleins de questions et va rester sur sa fin, donc là j'hésite. Je ne veux pas lui faire de fausses joies, et il va surement me dire que je ne sais pas m'y prendre, que j'ai laissé ma chance, mais faut bien que je lui dise. Je dois le dire à quelqu'un et ça ne peut être que lui.

_ Hum... en fait, oui ! J'ai passé une plutôt bonne semaine... Sourire. J'ai rencontré une fille !

La pression retombe, je fais en sorte de l'enfermer dans une petite boîte que je verrouille du mieux que je peux et range dans un coin sombre de mon cerveau et me consacre à mon ami. Une phrase m'interpelle.

Une fille, ben voyons.

On s'est tellement charrié depuis des années sur le fait qu'on arriverait jamais à se caser que je suppose que c'est une nouvelle blague. Son sourire me conforte dans ma supposition. Lorsque j'avais rencontré Hollie, il avait bien mis 1 mois avant de croire que c'était serieux et de la rencontrer avant d'admettre qu'elle existait. Cette suspicion n'était pas méchante simplement venue de plaisanterie datant de notre adolescence où nous étions tout deux célibataire. Soudain, je cligne des yeux et une image s'impose à moi. Steven dans un costume accompagné d'une jolie jeune fille rayonnante en robe blanche de princesse. Celà ne dure qu'une seconde le temps que j'entende Steven dire "je le veux". Je rouvre les yeux et essaye de dissimuler la surprise. Je m'accorde le temps de boire une gorgée de café pour gagner quelques secondes. Il n'a pas l'air d'avoir remarqué. Mais qu'est ce que c'est que ce bordel? Je vais devenir fou. Une pensée me percute, si la fille de steven est vraiment cette fille, ça voudra dire que... non je ne préfèrepas y penser. Hollie ne va pas mourrir. Je referme le couvercle de la boîte qui se rouvrait dangereusement. Ducoup après cette vision plus aucun doute, il dit vrai.

Serieusement? ou? Quand? Comment elle est?

J'ai pas vraiment envie de connaitre la réponse, en même temps.

Je le regarde, ok il me croit pas. Cela dit il y a de quoi, ça fait des années qu'on se colle une étiquette « célibataire endurci » dans le dos, pourtant lui a rencontré Hollie et maintenant c'est le grand amour. Je devrais avoir ma chance moi aussi. Je sais qu'il y a une fille dehors qui m'attend, qui sera parfaite à mes yeux, et qui apprendra à m'aimer. Je le sais depuis toujours, j'ai toujours en moi ce fichu coté romantique qui m'a souvent joué de sales tours avec les filles. Mais je sais qu'elle existe et si ça se trouve, c'est cette fille. Maria ! Pff depuis 3 jours, dès que je pense à elle, je souris. Mais pas un sourire qui me met en valeur, plutôt un sourire crétin, et je déteste ça !

_ C'est pas des blagues !

Et même si ce n'est pas LA fille de ma vie, je sais que je la reverrai. Et si ça se trouve, on pourra faire un petit bout de chemin ensemble. Faut que j'arrête de rêver, je vis dans le présent, pas dans le futur. Peu importe le futur ! Je sais que je veux la revoir, et c'est ce qui se passera. Bon bien sur, je vais me taire sur cette légère pensée que j'ai eu pendant que je lui parlais, sinon je vais me faire traiter de « pervers », et je préfèrerai éviter. Je n'ai pas souvent ce genre de pensées salaces, enfin je suis un homme, je ne peux pas faire sans. Qui me blâmerait ? J'attends la réaction de Ben, et j'avoue que je fus agréablement surpris quand il me posa toutes ces questions. Il était toujours curieux apparemment, un fait qui ne changerait probablement jamais. J'en rigola même avant de lui répondre.

_ Hum c'était dans le petit resto indien qu'il y a dans l'East End; c'était jeudi; et elle est à coupée de souffle, si tu veux tout savoir... Je te jure. La plus belle femme que j'ai jamais vu. Je crois que je devrais me calmer un peu.

Y'a peu de chances pour que je la revoie de toute façon, alors... il ne faut pas que je me fasses des idées trop tôt. Je pourrais tomber de haut après.

dsl dsl, je suis en stage bafa jusqu'a jeudi et c'est très intesif, je prends juste deux minutes pour te prévenir, je répondrais surement vendredi. DSL

Je l'écoute parler en réalisant l'énorme changement qui illumine ses propos. La plus belle fille qu'il ait jamais vu?!? Mais d'habitude au mieux les filles méritent l'adjectif "plutôt mignonne", ou "vraiment interessante". Ce superlatif est inhabituel. Il est amoureux, c'est la seule explication. Mais il ne la connait pas depuis longtemps, c'est allé si vite. Je n'ai même pas eu le temps d'assimiler que lui est déjà à la vitesse au dessus. En même temps j'ai un sentiment de déjà vu, comme si j'allais rencontrer une personne que je connaissais déjà. je tapotte l'épaule de Steeven amicalement.

Mon gars, elle t'as piégé. A t'entendre, j'ai qu'une chose à te dire : Soit heureux. Non, enfait deux! Soit heureux, et présente la moi, que je puise vérifier qu'elle ne soit pas tocquées ou histérique!!

Je souris pour montrer que je rigole. D'ailleurs lorsqu'il m'a dit le nom du restaurant, ca m'a donné une idée. Je lui demande de m'accorder 5 minutes où j'envoie un message pour donner rendez vous à Holl au restaurant et je passe un coup de fil pour réserver. Quand je repporte mon attention sur lui il est lui même entrain de tapotter les touches de son téléphone.

Tu lui envoie un peu de prose Steevennienne. Tu es ma marquise de la banquise...

Je fais mon maximum pour essayer de faire passer le moment que pétage de plomb total que j'ai eu tout à l'heure et qui à bien réfléchir me fait un peu honte. Il a eu raison de réagir comme ça.

_ Hey, je n'attire pas que les folledingues !

C'est bien ce qu'il insinue là ?! Bon il est vrai qu'à une époque je n'attirais pas que les filles à l'esprit éclairé, disons pour ne pas être trop méchant, mais je suis tombé sur quelques filles bien tout de même. Pas de ma faute, si je n'ai pas su les garder. En fait, on était plus fait pour être amis, mais bon c'est la vie. Je ne baisse pas les bras, il doit bien y avoir une fille bien pour moi. J'en suis sûr... Et puis je trouve qu'il tire des conclusions un peu trop hâtives. Je viens de dire que je venais de la rencontrer, il ne faut pas que je m'imagine des trucs, surtout que je n'ai toujours pas eu de coup de fil de sa part. J'attends patiemment en fait, c'est à elle de voir.

_ Piégé ? Non, j'ai dis qu'elle me plaisait, c'est tout ! Et puis, c'est vraiment pas sûr que je la revois, donc voilà...

Bon, là j'avoue que je n'ai pas trop assuré. Elle a mon numéro mais je n'ai pas le sien. En gros, elle a les cartes en main et j'en ai aucune. Puis il me demande d'attendre cinq minutes le temps qu'il appelle quelqu'un. Je prends aussi mon portable pour voir si j'ai des mails. Même le week-end, lors de mon jour de repos, je reçois de quoi bosser et de quoi me prendre un peu la tête. Je l'entends alors que je réponds à un message. N'importe quoi ce gars... Pff !! Autant que je suis obligé de rire. Je relève la tête.

_ J'ai une tête à faire de la poésie ? Et puis même si je l'avais, j'ai pas son numéro donc ce serait dur.

TU N'AS PAS SON NUMERO ???

M'indignais-je. non, mais il exagère, il rencontre une fille qui lui plaît plus que de raison et il ne lui demande même pas son numéro, même moi je l'avais fait. A moins que se soit Holly mais bon, comment il va faire pour la revoir.

Mais, comment tu vas faire pour la revoir, tu sais où elle habite, où elle travaille?

Non, parce que dans ce cas on pourrait aller se renseigner secrètement à l'administration en se faisant passer pour des enquêteurs privés, ça serait trop cool! C'est vrai que c'estûn rêve d'enfant de mener des enquêtes. Lorsque j'étais petit le foyer me payait l'abonnement à la bibliothèque et je passais mon temps à dévorer le rayon thrillers et policiers de la bibliothèque. J'aurais adoré devenir membre de la police scientifique, si j'avais eu les moyens de faire des études et la volonté je pense que j'aurais adoré travailler là dedans. Enfin bref revenons à nos mouton et plus spécialement à la brebie de Steeven.

Pourquoi diable est ce que tu n'as pas pris son numéro. Tu sais bien que dans tous les magazines qu'elles lisent, ils n'arrêtent pas de dire que c'est au mec d'appeler la fille après le premier rendez vous avec des significations différentes selon le jour où il appelle.

Oui, je lis parfois les magazine de ma copine, et alors ca me sert pour être plus attentif à ce qu'elle veut et ce qui lui fait plaisir. Pour son cadeau d'anniversair, il m'avait suffit de trouver un magazine avec une page cornée pour découvrir une jolie robe que je m'étais empressé d'aller lui acheter.

Hey, je ne suis pas sourd, du moins je ne l'étais pas avant de l'entendre crier. A croire que j'ai fais une bêtise, il ressemble étrangement à mon père avec ce ton et malheureusement pour lui, ce n'est pas un compliment. Bon, je sais, j'ai merdé en profondeur, enfin je connais des trucs sur cette fille. A commencer par son prénom, je connais son prénom. Ca ne m'avancera peut-être pas très loin, mais c'est déjà ça, non ? Elle a mon numéro, si elle veut me revoir, elle sait s'en servir. Et puis de cette façon, si elle appelle, je serais vraiment sûr que c'est réciproque, et qu'elle pense comme moi de notre rencontre, que je ne suis pas en train de me faire des films tout seul.

_ Si tu m'avais laissé finir, tu m'aurais entendu dire que je n'avais pas son numéro, mais elle, elle a le mien.

Pff, je suis vraiment minable finalement. Ce que je viens de dire n'est pas à mon avantage. Mais j'ai une bonne raison, j'avais la tête ailleurs quand je l'ai rencontré, et j'avoue que j'avais pas très envie de faire connaissance avec une fille. Ce n'était pas le bon jour, mais j'ai pas choisi. Je le regarde, et une grimace se dessine sans que je le veuille sur mes lèvres. Il a l'habitude avec moi, il m'arrive de faire des gaffes, mais c'est la beauté de la vie. Pff en fait pas vraiment, je devrais me remettre en question de temps en temps, enfin quand j'aurais le temps. Quand il me parle de magazines de filles, je ne peux m'empêcher de le regarder avec surprise et étonnement. Alors là, celui-là, on ne le refera pas. Au moins, ça a pour mérite de me faire rire tout de même.

_ Non je sais pas, pourquoi ? Comment tu sais tout ça toi ?

J'attends quelques secondes pour savourer ce moment, me foutre de lui intérieurement. Mais bref, je finis par répondre à ses précédentes questions. Je peux tout à fait la retrouver si j'en ai vraiment envie. C'est pas le cas pour l'instant... Enfin ? Je peux attendre tout de même, et me contenter de rêver. Il suffit que je ferme les yeux et je m'imagine avec elle, comme ce petit flash que j'ai eu en sa présence, devrais-je dire plutôt un désir vraiment réaliste. Rien de bien important !

_ Je sais qu'elle s'appelle Maria et qu'elle est interne en médecine... C'est déjà pas si mal, non ?

Ouah, une interne... Une future chirugienne, je parie. Bah dis donc, tu t'embarasse pas, dis-je en plaisantant.

J'avais eu une brève relation avec une docteur, enfin pour moi, le terme relation englobait tout, y compris les parties de jambes en l'air d'un soir. Bref ce soir là elle m'avait accosté au bar m'allumant comme une prostituée malgré ses 20 ans de plus que moi, et m'avais attiré chez elle sans mal. je devais être dans un de mes soirs de déprime. toujours est il qu'elle m'avait raconté sur l'oreillé que les hopitaux étaient des vrais baisodromes. Tout le monde couchait avec tout le monde et surtout tout se savait en moins de quelques secondes. Elle m'avait dit qu'elle s'était rabattue sur ce bar car elle s'était déjà tapé tous les médecins de là bas, sauf les mariés. Je l'avais écoutée avec attention. J'écoutais toujours avec attention, mais je parlais peu. Elle me l'avait surement fait remarquer d'ailleurs. le souvenir s'évapora et j'évitais de dire à Steeven le contenu de ma pensée. peut être que ca avait changé depuis.

Enfin bref, esperons que tu lui a aussi tapé dans l'oeil à cette Maria ! Ca me fait penser à West side story!!

Je me levais pour récupérer mes affaires,

Bon je vais y aller, désolé de t'avoir dérangé pour mes conneries.

D'après ce qu'elle m'avait dit très certainement, mais je m'en fichais un peu de ce qu'elle comptait faire. Bien sûr, une fille avec de la motivation, un but dans la vie c'est toujours mieux qu'une fille sans rêve et qui ne se projette pas dans l'avenir. Mais pour l'instant, tout ce qui m'importe c'est qu'elle m'appelle, pour que j'arrête de me torturer l'esprit, car n'aurait-elle dû pas déjà le faire ? Si je lui plaisais vraiment, pourquoi elle ne m'avait pas téléphoné plus tôt, et combien de temps devais-je attendre avant de me rendre à l'évidence qu'elle n'allait pas le faire ? Voilà ce qu'il prenait la tête en ce moment, et encore bien plus que cette réunion marketing qui doit avoir lieu lundi à la première heure. En comparaison, cette réunion c'est totalement rien. Si elle pouvait m'appeler, j'en ai marre moi de déprimer, de garder mon téléphone toujours sur moi, je n'aime pas être romantique comme ça, il faudrait que je change deux, trois trucs sur ma personne quand même.

_ Ouai, on verra bien. Si elle appelle, je te le dis !!

J'avais pourtant l'impression qu'elle ne le ferait pas. Ou peut-être bien qu'elle ne devrait mieux pas. C'était étrange, plutôt déplaisant comme idée, comment je pouvais penser ça ? Je mourrais d'envie d'entendre à nouveau sa voix, même si c'était pas le biais d'un combiné. Je vis alors Ben se lever et rassembler ses petites affaires. Bah dis donc, ça aura été une visite très courte. Peut-être avait-il des choses bien plus passionantes à faire que de rester ici à me parler ! Comment lui en vouloir ? Je me demandais alors comment j'occuperais ma journée. Je n'avais pas envie de travailler, j'avais envie de rien en fait. Mauvais état d'esprit aujourd'hui. Bref, ça arrive et ça passe normalement. Je ne bougea pas... Pas envie !

_ Déjà ? T'inquiète c'est rien, ça veut sûrement rien dire. Peut-être un peu de surmenage. Va retrouver ta chérie et arrête de t'en faire.