Comme promis, je t'appelle... [Steeven]

Comme promis, je t'appelle...

J

E

I

« Allo ?! »

La journée avait été des plus banales, rien d'important n'avait alors éclairé ma journée. Je m'étais levé ce matin aux aurores, puis j'étais parti travaillé avec dans le ventre qu'un café noir. Il était trop tôt de toute façon pour que j'avale quoique ce soit. Cette semaine, je ne dormais pas bien, ou plutôt je n'arrivais pas à dormir après cinq heures du matin. Je faisais donc de très longues journées au boulot, au moins ça réjouissait tout le monde. Et je ne ressentais pas la fatigue, du moins pas encore, mais j'avais le facheux pressentiment qu'il se ferait sentir sans prévenir, et que j'allais alors avoir beaucoup de mal à suivre. Ma journée avait donc commencée tôt et je n'étais rentré chez moi que vers 19h, juste le temps de me faire un petit dîner, et d'enfiler des vêtements un peu plus confortables, que j'étais allongé sur mon lit, zappant de chaîne en chaîne à la recherche de quelque chose d'intéressant, quelque chose qui me tienne éveillé, car j'étais à peu près sûr que si je sombrais maintenant, dès deux ou trois heures du matin, je serai réveillé et incapable de me rendormir. C'était horrible ces insomnies, mais faut dire qu'il y avait pleins de choses dans ma tête.

La première était cette fille qui répondait au joli prénom de Maria. Je ne cessais de penser à elle. Son sourire, le son de sa voix, le mouvement de ses cheveux, ses yeux posés sur moi; tout chez elle me manquait. Je savais pourquoi je ne pouvais pas dormir, car mon esprit restait concentré sur elle. J'avais comme des images qui s'imposaient... Je rêvais de la prendre dans mes bras, de m'endormir à ses côtés. Voilà pourquoi je me sentais mal, elle aurait dû être à mes côtés, je ne désirais qu'une chose, sentir ma peau contre la sienne, entendre son coeur battre dans sa poitrine. Quand je regardais à côté de moi, le vide s'imposa à ma vue comme une mauvaise surprise, je voulais qu'elle soit là. Elle n'y était pas pourtant, et je ne cessais de me dire qu'elle ne m'appelerait plus à présent. Chaque jour de plus qui passait me séparait de l'espoir qu'elle décide de m'appeler. J'avais dû rêver un peu trop ! Une rencontre comme ça, bien sûr que je ne lui avais pas fais bonne impression. J'avais tellement espéré que la chute en était dure et pénible. Je ferma alors les yeux, laissant mon esprit redessiner ses traits. J'arrivais à me l'imaginer mais je savais que plus le temps passait, plus ce serait une tâche difficile, comme les souvenirs s'estompent à une vitesse affolante.

La sonnerie de mon téléphone posée sur ma table de nuit m'extirpa de mes pensées et m'obligea à ouvrir les yeux, difficilement. La lumière aveuglante fut une véritable souffrance sur mes yeux déjà ensommeillés et je dus les refermer une fraction de seconde pour que mes yeux s'habituent. J'attrapa mon téléphone et lus "Numéro Inconnu". Je resta le temps de deux secondes comme pétrifié. Je n'avais aucune certitude que ce soit elle, j'avais affaire tous les jours à ce genre de coups de fils, de personnes que je ne connaissais pas, ou pas assez pour le boulot. Mais il était tard, ce ne pouvait être le travail. Je regarda mon réveil... 20h15 ? Oh, c'est tout ? Mes espoirs s'envolèrent alors que je décrochais et plaquais mon téléphone à mon oreille, tentant de ne pas avoir la voix très endormie. Chose facile, j'avais l'expérience !

_ Allô ?!

_ Steeven ?!

B

_ C’est Maria… L’inconnue de la dernière fois…

J

_ Je ne te dérange pas ?

J

_ Lui-meme !

Voilà tout ce que j'arrivai à dire. C'était elle, j'en étais à présent certain. Rien qu'à ce simple mot prononcé, j'avais de nouveau entendu le doux son de sa voix. C'était elle à l'autre bout du fil, j'en étais convaincu et pourtant j'avais eu peur de ne jamais pouvoir entendre sa voix à nouveau. Je craignais meme que ce ne soit qu'un reve. Je me redressais alors sur mon lit, appuyant mon dos contre le mur. Je gardais le portable collé à mon oreille, la bouche ouverte, un léger sourire se pointant sur mes lèvres. Je réalisais alors que je l'avais au bout du fil et j'avais bien envie de me pincer un peu pour m'assurer que ce ne soit en fait que le travail de Morphée. Cela dit, c'était la première fois que je revais qu'elle me téléphonait, d'habitude elle était déjà près moi. Quand elle confirma que c'était bien elle, je prenais alors conscience de la situation, je leva les yeux au ciel comme pour remercier le ciel de ce beau cadeau. Honnetement, elle n'avait pas à donner plus de précision, Maria je ne pouvais l'oublier.

_ Je me rappelle, oui ! Et non, tu ne me déranges absolument pas.

Quelle question idiote. Elle, elle n'en avait certainement aucune idée, mais je n'attendais que ça. Bien sur, j'essayais de garder un ton neutre, inutile que je me donne en spectacle en étant trop joyeux. Et d'un autre coté, je ne voulais pas non plus qu'elle croit que je n'attendais que son coup de fil, je n'aimais pas paraitre dépendant, et malheureusement pour moi je me rendais compte que je le devenais, surement mon coté romantique qui prenait un peu trop le dessus sur moi et sans permission qui plus est. Je suis comme je suis après tout, mais si elle pouvait le découvrir un peu plus tard, ça m'arrangerait quelque peu. Bien sur je ne m'attendais pas à ce qu'elle rigole. Si c'était un pari ou quelque chose dans le genre, je devais vraiment paraitre stupide et mon coeur se serra, alors inquiet. Je laissai un moment s'écouler, préférant ne pas le prendre contre moi.

_ Comment tu vas ?

Je posais ma main sur la bouche, afin d'étouffer mon rire. Je ne me moquais pas de lui et surtout je ne voulais pas qu'il le pense. Loin de là, je venais de me rendre compte d'un point important de ma vie, de ce que j'étais et ce que je ressentais. Mon rire était sorti tout naturellement et je ne me sentais pas honteuse. Juste désolée, j'avais peur qu'il le prenne mal... Il me demandait si j'allais bien... S'il savait combien je me sentais heureuse à ce moment précis, d'entendre sa voix, de me dire qu'il ne m'oubliait pas. Qu'il savait qui j'étais... Je me sentais comme sur un petit nuage. C'est pour cette raison, que je marchais dans mon appartement... Je sautais plus précisement, heureusement pour moi personne ne pouvait me voir, heureusement pour moi que j'étais au dernier étage de mon appartement, j'aurai sinon bien triste allure.

_ Je vais bien... Merci & toi ?!

Ma voix était désormais différente... Beaucoup plus excité et joyeuse qu'au début de la conversation. Il se rappelait de moi et rien que cette nouvelle me mettait de bonne humeur. Je me sentais pousser des ailes tout d'un coup. Mes craintes s'envolaient doucement pour laisser place à cette joie... Joie de pouvoir commencer quelques choses, excitation des nouvelles rencontres, l'envie d'apprendre à le connaître de faire ses rêves que j'avais eu il y a quelque jour une réalité. Je n'avais jamais ressentis ça pour quelqu'un encore moi, une personne que je connaissais à peine. Mais c'était si fort... Comme si nous nous connaissions depuis toujours, mais avec en plus l'excitation des premiers jours. J'avais cette drôle de sensation, que je devais allé vers lui, que je devais pas le perdre, comme si cette perte serait très perturbante. Comme si je l'avais déjà vécu... Etrange sensation que je souhaitais ôter de mon esprit. Je me pinçais la lèvre, attendant sa réponse...

Je voulais qu'une chose finalement, me trouver près de lui. Si ça se trouve s'était un psychopate. A vrai dire je n'en savais rien, mais mon instinct me poussait vers lui, j'en avais la preuve... Enfin, c'était surement la crampe dans mon estomac qui me guidait principalement. J'essayais de réfléchir assez vite afin de ne pas faire de cette conversation un fiasco. Ce n'était pas le moment de tout foutre en l'air, déjà que c'était limite depuis que j'ai décidé d'attendre une semaine pour le rappeler, d'ailleurs, je devrais m'excuser ? Ou trouver un prétexte pour justifier mes actes ? Je ne voulais pas lui mentir et lui avouer que j'avais peur de le rappeler n'était pas dans mon avantage, loin de là. Quoique, je n'avais plus peur, enfin ma seule crainte réelle était qu'il me raccroche au nez pour x ou y raison ou pire, il décline l'invitation que je comptais lui faire. Ahhh oui, je l'appelais pour sortir avec lui, je l'avais complètement oublié, à croire que je perdais la tête... Maudites cervelles.

_ Alors, si je ne te dérange pas... Je... Tu voudrais bien sortir avec moi... Hum... Un soir... Et quand tu as le temps et l'envie bien evidemment...

Je ne pouvais pas faire plus pitoyable... Je me frappais le front avec ma main, me demandant qui était la personne qui parlait à ma place. J'en savais strictement rien, malheureusement.